Mizar et Alcor, un système complexe visible à l’œil nu
En observant la Grande Ourse, on distingue assez facilement que la deuxième étoile en partant de l’extrémité du timon (la poignée de la casserole) est double. L’étoile la plus brillante s’appelle Mizar, et la petite Alcor. Ces deux étoiles, distantes d’environ une année-lumière forment probablement un système multiple, bien que le sujet fasse l’objet de débats scientifiques en raison du relatif éloignement de Mizar et Alcor. En 1617, Galilée, à l’aide de sa lunette, constate que Mizar est double : Mizar A et Mizar B. Il s’agissait de la première observation d’étoile double, puisque Galilée ignorait que Mizar et Alcor faisaient probablement partie du même système. Nous voici avec un système triple. Ensuite, en 1887, la spectroscopie, technique nouvelle consistant à décomposer la fréquence de la lumière, permet de déterminer que Mizar A est elle-même une étoile double. Nous voici avec un système quadruple. Mais en 1908, on découvre, grâce à la même technique, que Mizar B est également double ! Le système est en fait quintuple. L’histoire ne s’arrête pas là. En 2009, Alcor se révèle être accompagnée d’une petite étoile, une naine rouge. Mizar et Alcor forment donc un système sextuple, ce qui n’est pas le record, puisque ν Scorpi (prononcer “nu Scorpii”) est un des quelques systèmes septuples connus, et que γ Cassiopeiae est peut-être octuple. Les débats et incertitudes de mesure sont cependant importants dans ce domaine, et les données scientifiques évoluent rapidement. Si de tels systèmes sont rares, ceux à une seule étoile, comme le nôtre, sont en minorité. Il semblerait en effet que plus de la moitié des systèmes contiennent au moins deux étoiles.
Abel
Ce sujet a été présenté au JOUR DE LA NUIT organisé par le Parc des BAUGES et la mairie de St François de Sales le 14 octobre 2023